lundi 29 septembre 2014

Statu Quo

Ma nouvelle est toujours en otage à La Ruche Aux Livres, entre les mains du libraire qui a pour mission d'en faire une première lecture!
Il est débordé!! Bon … patience et longueur de temps …

En attendant, je me propose de vous en soumettre un extrait! Et n'hésitez pas à commenter!!


« Non ! Non ! Non ! »
« C’est impossible ! Je ne peux pas avoir roulé toute la nuit ! »
Elle coula un regard inquiet vers Thierry qui semblait toujours endormi. Elle se mit à trembler. Pas de froid mais d’appréhension. Quelque chose clochait, c’était évident. Elle jeta un coup d’oeil au compteur. « Oh, merde ! C’est quoi ce bordel ? » Ce coup-ci, ça y était, elle paniquait. Plus rien ne s’affichait dans la voiture. Elle bidouilla la radio pour essayer de capter quelque chose mais celle-ci resta résolument muette.
Un gémissement lui parvint de l’arrière.
« Les enfants sont en train de se réveiller. Il faut que je m’arrête. Mais où ? »
La route qui s’étendait devant elle ne ressemblait en rien que ce à quoi elle aurait dû s’attendre. Sous une lumière blanche éblouissante où ne se distinguait même pas le soleil, serpentait un ruban noir d’asphalte. Il n’y avait plus deux voies, ni trois juste une route à l’infini, bordée de terre de part et d’autre. Pas de tunnel, pas de montagne, pas de voie en sens inverse. 
Pas de doute, elle avait quitté l’autoroute. Elle s’était trompé à un moment ou à un autre, elle avait bifurqué sans s’en rendre compte pour se retrouver dans ce paysage improbable. A perte de vue, ... il n’y avait rien. Rien que cette route au milieu de nulle part. 
N’ayant d’autre choix que d’avancer, elle continua, luttant contre l’angoisse qui commençait à la submerger. Elle devait s’arrêter, réveiller Thierry.

Elle roula une paire de kilomètres avant de se résigner et de comprendre qu’elle ne trouverait plus une seule aire de repos. Elle n’avait croisé personne depuis tout ce temps, et combien de temps, d’ailleurs? Elle avait l’impression que ça faisait des heures qu’elle conduisait et rien n’avait évolué. Son mari semblait plongé dans un sommeil profond et seuls ses enfants émettaient par moments des petits couinements mais ne se réveillaient pas totalement. Sa voiture n’indiquait toujours aucune information, que ce soit l’heure ou bien les kilomètres, elle se sentait complètement seule. Elle fut prise d’une soudaine bouffée de chaleur. « Et si je tombais en panne d’essence ? Je n’ai même plus la jauge non plus ! »
C’en était trop ! La bile lui remonta aux lèvres, elle allait vomir ! Elle s’arrêta sur le bord de la route. « De toute façon, il n’y a absolument personne sur cette pu... de route ! »
Elle ouvrit la portière en catastrophe, se rua hors du véhicule et se mit à vomir. 

ça s’agita dans la voiture. Cet arrêt intempestif les avait tout de même réveillés. 
Elle entendit ses filles s’inquiéter, l’appeler mais elle ne se retourna pas tout de suite. Elle était à quatre pattes sur le bas côté et son estomac continuait à se révulser spasmodiquement. 
Les filles pleuraient à présent et elle crut entendre l’une d’elle s’écrier:
— Romain n’est plus là !
Elle soupira, se calmant mentalement le plus possible. « Mais qu’est-ce qu’il fout ? Il ne dort pas encore, quand-même ! » Prenant une profonde inspiration, elle entreprit de se relever et l’appela: 
— Thierry ?
Il n’y eut aucune réponse. Et plus inquiétant encore, les filles s’étaient soudainement tues.

Alors, elle se retourna et regarda dans sa direction. Elle poussa un cri.

2 commentaires:

  1. Ah ben tu as changé les noms !
    Moi j'ai tout lu :p

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  2. Pour que ça soit moins personnel. Sinon ta grand-mère fait des cauchemars!

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